Le blé américain corrigeait à la baisse cette semaine, suite à une forte progression lundi dernier. En effet, la forte demande actuelle au niveau mondial ainsi qu’une perspective d’exportations limitées depuis la Mer Noire sur la fin de campagne ont fait bondir les cours en début de semaine.
Cependant, le bilan mondial reste loin d’une pénurie de blé en raison de disponibilités importantes. En effet, nous observons que le covid-19 a un double impact sur la demande en blé. D’un côté, la propagation du virus a entraîné une hausse de la demande des pays importateurs, ce qui a eu un impact positif sur les prix. Dans le même temps, la pandémie et son impact sur les cours du blé ont pesé sur la demande locale de blé.
De ce fait, en Europe et aux USA, nous constatons un recul des utilisations domestiques notamment en meunerie et en alimentation animale. Pour la prochaine campagne, les opérateurs de marché surveillent attentivement les évolutions pédoclimatiques et les perspectives de production.
Il est encore assez difficile de savoir comment évoluera la production mondiale pour la récolte 2020 au vue des conditions climatiques actuelles. Suite à des températures négatives il y’a 15 jours maintenant, l’USDA a dégradé les conditions de blé de 5% à 57% de bonnes & excellentes, contre 62% l’an dernier. Les conditions sèches actuelles en Europe et en Ukraine laissent aussi penser à un recul important de la production sur ces 2 régions.
En Ukraine, le ministère de l’économie s’attend à un recul de 15Mt de la production de céréales à 60Mt, contrastant avec la récolte record de l’an dernier à 75Mt.
En Russie, la production est toujours attendue en hausse par rapport à l’an dernier mais le potentiel de rendement pourrait être impacté par les conditions sèches actuelles. L’analyste IKAR revoit la production de blé russe à 77.2 Mt (vs 79.5MT auparavant) alors qu’un syndicat agricole maintient son estimation à 80Mt.
Sur Euronext, le blé a suivi la même dynamique que le blé américain. Après avoir franchi la barre des 200€/T dès l’ouverture lundi et créé un plus haut à 206€/T, le blé sur l’échéance mai est venu clôturer à 197.75€/T vendredi soir. Selon FranceAgriMer, les conditions de culture se sont une nouvelle fois dégradées de 3 points à 58% au 20 avril, contre 82.6% en moyenne 5 ans. Les conditions actuelles se retrouvent au plus bas depuis la récolte 2011. La production française est de ce fait attendue autour des 30 /33 Mt (vs 39 Mt l’an dernier).
Avis de Marché
Avis de marché sur le blé : Neutre - Stable (+ ou - 3€/T cette semaine)
Marché Européen du Blé Tendre :
Éléments haussiers :
- Les conditions de blé français se dégrade de 3% à 58% selon CéréObs (vs 85% en moyenne 5 ans)
- Le quota d’exportation de blé russe instauré pour 7 Mt pourrait être utilisé d’ici la mi-mai.
- Ikar revoit la production russe 2020 en baisse à 77.2Mt vs AgMin à 81/82Mt.
Éléments baissiers :
- APK Inform revoit à la hausse le potentiel exportable de l’Ukraine à 19.5Mt pour la campagne actuelle.
Marché International du Blé Tendre :
Éléments haussiers :
- Les ventes de blé américain s’élèvent à 399 kt, dans les attentes des opérateurs. Le cumul depuis le début de campagne s’élève à 25,5Mt.
- Le Maroc revoit en forte baisse son estimation de production en 2020 à 1.65Mt (vs 2.68Mt en 2019), en raison du manque de pluie.
Éléments baissiers :
- L’attaché USDA estime la production argentine de blé pour la prochaine campagne à 20.2Mt. (vs 19.5Mt cette année). La Bourse de Buenos Aires estime la surface de blé à 6.7MHa (vs 6.5Mha l’an dernier).
- L’attaché USDA australien estime la production de blé à 23Mt, contre 15.2Mt cette année. Les exportations devraient également augmenter à 14.5Mt pour 2020/21 (vs 8.2Mt pour 2019/20).
- Les fonds américains étaient net vendeurs en blé la semaine précédente sur Chicago (-26’000 lots).
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