L'engrais, choisir simplement!

De l’ammonitrate 27 ou de l’urée 46 ? De l’ammonitrate 33,5 ou de la solution azotée N39 ? Comment choisir.

Les engrais, qu’ils soient foliaires, organiques, minéraux, ou autres, sont devenus indispensables pour nos terres et nos cultures. Aujourd’hui, les plus utilisés de tous et les plus échangés sur le marché des engrais par leurs coûts volatils en fonction du pétrole et leurs efficacités démontrées sont l’ammonitrate 27, l’ammonitrate 33.5, l’ammonitrate 34.4, l’urée 46 et la solution liquide N39. Connaître la différence entre chacun de ces produits est un élément fondamental pour les agriculteurs.

L’ammonitrate 27 / 33,5 / 34,4

Un point commun réunit ces trois produits : l’azote. Élément naturel et source de vie, indispensable à la contribution des rendements, il performe sur tous les types de sol. La différence entre chacun est la concentration en azote (N) présent variant ainsi : 27%, 33,5% ou 34,4%. On retrouve 3 formules de N :

• L’azote nitrique (NO2-) facilement absorbé par les plantes et disponible rapidement.
• L’azote uréique (CO(NH2)2) qui doit être hydrolysé avant d’être absorbé par les plantes sous forme d’ammonium et de nitrate (NO3-).
• L’azote ammoniacal (NH4+) ou ammonium absorbé qu’en faible quantité par les plantes.

Il faut tout de même noter que l’ammonitrate 33.5 (AN) et 34.4 contiennent de l’azote sous forme d’ammonium et de nitrates, tandis que l’ammonitrate 27 (CAN) possède de la dolomie ou du carbonate de calcium en plus. La qualité de ces engrais est approuvée depuis longtemps. De plus, l’apport direct d’ammonitrate dans le sol diminue les pertes par volatilisation dans l’eau et dans l’air du gaz d’ammoniac, par rapport à de la solution azotée ou de l’urée. Une expérience a été menée par ARVALIS et l’INRA-ECOSYS sur deux départements, dans lesquels on observe une perte par volatilité plus élevée sur de l’urée que sur de l’ammonitrate.

L’urée 46 et la solution azotée N39

L’objectif final est le même, une augmentation de rendement pour un maximum de marge à l’hectare. L’urée 46, présent et vendu sous forme de granulé, est très utilisé par les agriculteurs pour sa forte teneur en azote uréique. Le bémol, souvent méconnu, est que l’azote uréique n’est pas retenu par le sol. Il doit s’hydrolyser (via des actions enzymatiques) en ammonium, mais cela prend entre 2 et 7 jours pour être totalement transformé en fonction des conditions climatiques et de la température. L’hydrolyse peut emmener jusqu’à 40% de perte en azote. L’urée ne peut pas être épandue sur une grande largeur (< 36 mètres) car les pertes par volatilisation sont accrues, et il doit être rapidement infiltré dans le sol pour captiver les racines. Il faut donc enfouir les granulés présents à la surface du sol, ou irriguer si cela est possible au moment de l’épandage. Pour combler ces pertes, on favorise l’augmentation des doses à l’hectare, mais cela viendra impacter notre environnement en plus de l’empreinte carbone. L’avantage qu’il possède est concrètement financier et non agronomique. Néanmoins, les performances de l’urée sont supérieures à celle de la solution azotée N39. Une étude européenne (Department for Environment, Food and Rural Affaires : DEFRA) a été effectuée, qui mettait en évidence l’ammonitrate, l’urée et la solution azotée. Il s’avérait que les pertes de rendement en ayant utilisé de la solution azotée sont de 3,9 quintaux /ha contre 3,1 quintaux /ha avec de l’urée, comparé à l’ammonitrate.

S’il faudrait classifier ces engrais par leur efficacité/prix, l’ammonitrate garderait la 1er position, l’urée passerait en deuxième positions et la solution azotée clôturerait la marche en troisième positions.

Tableau comparatif des engrais