Rappel du contexte
La technique du chaulage est très répandue en France et dans
le monde de façon générale. Elle permet d’améliorer les conditions de vie
générales des plantes et de la vie microbienne du sol, notamment certains
facteurs bloquent le développement des cultures.
Les effets du chaulage sont multiples. Il joue en premier
lieu un rôle très important pour remonter un pH trop acide dans un sol. Dans
l’idéal, le pH de la solution aqueuse d’un sol est compris entre 6,5 et 7,5. Le
niveau du pH d’un sol évolue en fonction des périodes de l’année avec la
présence ou non de cultures dans chaque parcelle.
La technique du chaulage est essentiellement faite dans des
zones avec un pH acide, c’est-à-dire inférieur à 7. Il est important de noter
que le pH a toujours tendance à s’acidifier avec les techniques culturales
actuelles (épandages d’engrais minéraux, pesticides, etc).
L’élément principal qui sera impacté est l’augmentation plus
ou moins rapide en fonction des produits utilisés de la CEC (Capacité d’Echange
Cationique) dans le sol. Cette CEC est le l’indicateur primordial de la
capacité d’échanges d’éléments fertilisants entre le sol et la plante.
Schématiquement, plus celle-ci est élevée, plus les échanges et donc la
vitalité des plantes seront meilleurs.
Pour redresser un pH trop acide, il est donc nécessaire de
faire un apport minéral basique. Lors d’un apport d’amendement minéral basique,
les ions chargés positivement tels que le Ca2+ et le Mg2+
seront libérés par dissolution dans le sol.
Les apports minéraux basiques vont avoir un impact sérieux
sur la battance dans des sols limoneux par exemple. Cette amélioration est due
à l’amélioration de la structure des sols en remobilisant des ions fixés non
disponibles pour la plante.
Il existe deux types d’apports pour des sols acides. Le
premier, le plus fréquent, est un apport d’entretien. Cela signifie que la
rapidité des effets dans le sol ne sera pas immédiate. Il n’y a pas d’urgence à
agir sur le pH car il est maintenu correctement depuis des années. L’apport par
parcelle se fait en général tous les trois ans en fonction des rotations.
Le second type d’apport est un apport de redressement.
C’est-à-dire qu’il y a plus ou moins urgence à agir sur le pH et la CEC du sol
pour conserver la fertilité de celui-ci. Si cet apport n’est pas fait
correctement, il y a un risque de décrochement des rendements, ou des aspects
qualitatifs pour certaines cultures.
Les produits utilisés seront différents en fonction de
l’objectif, avec des produits plus ou moins haut de gamme.
Différents produits
·
Produits pulvérulents
De nombreux produits pulvérulents sont disponibles sur le
marché pour des apports d’entretien. Ils sont en général peu travaillés et
simplement broyés ou tamisés.
La dolomie et la marne non séchée représentent une grande
partie de ces amendements, grâce à leur ratio qualité/prix.
L’inconvénient principal de ces amendements est au niveau de
l’épandage qui se fait obligatoirement avec des épandeurs à vis. Les agriculteurs
ne sont généralement pas équipés pour épandre ce type de produits et font donc
appel à des entreprises, ce qui engendre un coût supplémentaire.
·
Produits granulés
Les produits granulés sont beaucoup plus complexes en
général. Ils vont des carbonates granulés, se rapprochant presque au niveau
chimique des produits pulvérulents, jusqu’aux chaux magnésiennes travaillées en
usines et très efficaces sur les leviers agronomiques pour libérer les éléments
bloquants du sol.
Il n’y a en soit aucune raison de faire ce type d’apports
dans des sols alcalins avec un pH plutôt basique. Il n’y pas de solution pour
abaisser un pH malgré les gros problèmes que cela induit, notamment au niveau
de la rétrogradation du phosphore.
Commentaires
Soyez le premier à donner votre avis