Après un hiver riche en précipitations dans de nombreuses régions de France, un risque de carence en soufre s’accentue par le phénomène de lixiviation.
Des sols légers, pauvres en humus et le retour de basses températures amplifient également ce processus.
Importance du soufre pour les cultures
Jusque dans les années 70, le besoin en soufre des cultures était couvert par les émissions atmosphériques provenant des activités industrielles et du chauffage domestique.
Mais depuis les nombreuses réformes écologiques, l’apport en soufre est devenu obligatoire pour couvrir les besoins des cultures.
Le soufre est un des six éléments nutritifs essentiels pour la croissance et le développement des plantes. La majorité y est absorbée par les racines sous la forme de sulfate.
Les fonctions pour la nutrition de la plante y sont multiples :
-augmentation de l’efficacité de l’azote
-constituant de certains acides aminés essentiels, à l’origine de la fabrication de la protéine
-important pour la photosynthèse
-plus de résistances de la plante (maladies, …)
Grilles de préconisation d’apport de soufre sur le blé tendre et orge d’hiver en fonction de l’apport d’effluents et la pluviométrie, Arvalis :
Expression des carences et recommandations
Une carence en soufre peut s’exprimer soit en foyers soit en bandes jaunes. Les bandes représentent souvent un apport plus important lors de l’épandage car les zones surfertilisées extériorisent précocement la carence. Le jaunissement de la plante se fait sur les jeunes feuilles, ce symptôme de carence est confondu avec celui de la carence en azote qui est un jaunissement sur les vielles feuilles.
En solutions curatives, il est conseillé d’apporter 20 à 40 kg/ha de soufre en pulvérisation foliaire sur les céréales.
Un apport plus conséquent de 100 kg/ha de sulfate d’ammoniac est conseillé pour le colza.
En solutions préventives, Il est conseillé d’apporter 50 à 70 kg/ha au stade fin tallage à épi 1 cm.
En colza une dose de 90 unités de soufre en début de montaison, courant mars, est conseillée pour améliorer le rapport rendement-qualité de la graine.
Eviter l’apport avant l’hiver, pour limiter les risques de lessivage.
Voici les besoins par culture (Comifer) :
Vision d’ensemble des différentes formes d’engrais sur le marché
Sur le marché des engrais soufré il existe différentes formes possibles.
Le sulfate d’ammoniac
C’est la forme la plus utilisée pour cet engrais. C’est la forme la moins onéreuse et elle est composée d’anhydride sulfurique à 60% et d’azote ammoniacale (NH4) à 21% sous le nom de GRANULAR 2 ou 3 selon la densité pour des épandages de grandes largeurs.
Il est important de distinguer la différence entre la concentration de SO3 et le pourcentage de soufre soluble eau.
Il est recommandé de ne pas épandre par temps de gel.
Il existe aussi du sulfate d’ammoniaque liquide, utilisé pour le mélange avec de l’azote liquide soufrée. Ainsi il est très important de connaître la source de soufre dans la solution azotée soufrée prête à l’emploi (sulfate d’ammoniaque, ou thiosulfate d’ammonium).
Le thiosulfate
Il existe différentes formes de thiosulfate, le plus connu étant le thiosulfate d’ammonium mais on peut aussi trouver du thiosulfate de potassium, thiosulfate de calcium…
Il est composé de 15,84% d’azote et 85,8% de SO3 et a une densité de 1,3 à 1,4.
Sa forme liquide lui permet de se mélanger facilement avec la solution azotée ou le lisier. Celle-ci va permettre de ralentir la nitrification de l’ammoniac et donc éviter son lessivage, ce qui est un des problèmes importants dans l’application de l’azote et du soufre.
De plus le thiosulfate a un impact positif sur la structure du sol. En revanche ce produit est le plus onéreux des engrais azotés soufrés.
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